La musique de Boutros Bubba est plutôt clinique... Avec une batterie en avant, ce sont les métriques bordéliques, donc très calculées, qu-on remarque d-abord. Batterie sans faute bien sûr, très précise, qui fait qu-on pourrait très facilement ranger les hollandais dans la case math rock noise convenu, pour ne pas dire éculé... Mais heureusement, pour très propre que soit le jeu du batteur, il est aussi très péchu (quoi de très surprenant à vrai dire?), et crée une bonne dynamique d-ensemble.

M-aurait-il fallu attendre ce disque pour comprendre qu-Ultra Milkmaids, c-était une musique surtout formelle, « sympa », aseptisée?... Une musique bien faite, gentillette sans être désagréable, émotionnellement un peu fade?... politiquement correcte?... du easy listening, quoi?... Je ne sais pas trop... J-ai un peu peur de passer à côté de ce disque et de quelques autres du groupe en raisonnant comme ça... Peut-être que je ne suis tout simplement pas la bonne paire d-oreilles pour ce disque?

On a assez parlé de Sunn o))) pour ne plus avoir à rentrer dans le détail... On sait tous combien ce groupe a apporté au rock ces dernières années... On sait qu-il s-agit d-un des rares groupes de metal à avoir réussi à convertir la majorité de ses fidèles hors de la sphère du metal, tout simplement grâce à la dimension esthétisante du projet, et son jeu sur les clichés.

Des fois, ça m-arrive... envie de parler de disques plus tout neufs, mais dont un début d-éloignement dans le temps permet de dire que ce n-était pas que le coup de cœur d-un moment... Je ne suis pas forcément très fan de folk – souvent trop mièvre – , mais très fan de nombreux groupes de drone acoustico-folk, dont Six Organs of Admittance fait habituellement partie... Cet album est différent de ceux qui le précèdent, très peu dronisant... Très accessible et entrainant aussi...

KK Rampage est sans doute un des groupes de no-wave les plus captivants que j-ai découvert ces dernières années... Un de ces nombreux fils naturels nés d-une des partouzes d-Arab on Radar, Us Mapple, et compagnie, avec pas mal de chromosomes en moins... Les premiers pas du gosse le rapprochait un peu du plagiat (non moins excellent) façon But God Created woman, ou d-un Aids Wolf... Sauf qu-ici, ça sent vraiment le jusqu-au boutisme; on vraiment affaire à une noise qui sonne bâclée, sale, noise quoi...

s'il était un groupe dont il me tardait – dont j'avais besoin – d-écouter du neuf, c-était bien (sans blague, on ne la voyait pas venir celle-là) Aluk Todolo. Et si j'en juge par les excellentes chroniques que le groupe a reçues dans la presse de qualité (Wire en tête), je crois ne pas être le seul avoir été le seul dans ce cas... Je l'ai déjà écrit, leur premier album est un des meilleurs disques de néo krautrock (et hop, un genre de plus) que j'ai pu entendre... alors en plaçant la barre si haut, je prenais le risque d-être méchamment déçu...

Une pochette réussie, évidemment, ça met en confiance, en appétit… Cas de ce « House on The Hill » : digisleeve aux motifs abstraits – jeu de coulées de peinture sur du verre –, variations de brun sur carton mat, typographie sobre… D’emblée, tout donne l’impression d’un groupe qui sait où il va… Et cette impression est confirmée dès le premier morceau: Silentist connait les chemins vers des terres ni très fréquentées, ni très catholique – et moi, j’ai compris que je réécouterais ce disque.

Groupe au nom particulièrement original (vous connaissez Graves at sea, Buried at sea?) qui ne laisse pas espérer un disque révolutionnaire, mais tout de même formé par Mario Rubalcaba (Clikatat Ikatowi, Rocket from the crypt, Pinback, Earthless, etc.) et Jessica Ruffins (Lake of Drakula... mais on en est loin!)!... Hé, hé!... Ben oui, c-est du lourd, comme d-hab!... On nage peut-être pas aux milieu de vieux morts, mais on nage bien au milieu de vieilleries, comme dans une cave de brocante inondée, en plein stoner psychédélique... et pas façon groupe post hardcore!

Ification est le plus récent des travaux de Peter Votava / Pure (actif, précisons-le, depuis presque vingt ans et qui a réalisé des albums sur des labels aussi prestigieux que Mego et Staalplaat (et pour mon plaisir, un split avec Ultra Milkmaids)). Globalement, cet album apparaît comme moins aquatique que Noonbugs, sorti sur Mego, plus nébuleux aussi. Mais toujours et plus organique, dronisant, sombre, fantomatique, fortement résonnant. Qu-on ne s-y trompe pas.

Sacrée gageure, surtout pour un groupe de hardcore &##65387; chaotique &##65403; (hum... je n-ai jamais entendu un seul groupe de ce style qui soit chaotique...), que de réaliser un concept album qui tienne en un seul et long titre de 45 minutes...